Depuis 2014, il est demandé aux entreprises de prendre en compte le genre dans l’évaluation des risques professionnels. Dans les faits, beaucoup de chemin reste à faire. Depuis 2016, un comité composé notamment de la DIRECCTE de Bretagne et de la Direction Régionale aux Droits des Femmes et à l’Egalité, agit pour évaluer les inégalités femmes hommes au travail, informer sur la nécessité de prendre en compte ces différences en entreprise et expérimenter des documents uniques d’évaluation des risques professionnels (DUERP) genrés.
Un état des lieux.
Réalisé par l’ORSB (Observatoire Régional de la Santé en Bretagne) a mis en évidence des inégalités persistantes entre les femmes et les hommes en Bretagne : concentration des femmes dans quelques filières professionnelles (le soin et le care notamment), difficultés d’accès à l’emploi et aux postes à responsabilité, écarts de rémunération importants, très forte proportion de femmes parmi les temps partiels et les familles monoparentales … Les femmes sont plus exposées aux horaires décalés, aux tâches répétitives, à la détresse humaine dans le monde de la santé, avec à la clé plus de détresse psychique ; l’ensemble de ces éléments a des conséquences sur la santé au travail des femmes : plus d’une maladie professionnelle sur deux en Bretagne concerne une femme, soit près de 1600 maladies professionnelles indemnisées/an. Pour la tranche d’âge 40-59 ans, 3 maladies professionnelles sur 4 concernent les femmes.
Non, les femmes ne sont pas plus fragiles que les hommes.
Il s’agit d’un stéréotype social évoquant la différence de force physique ou de résistance psychique entre hommes et femmes. Du point de vue psychique, aucune différence de « fragilité » ou de « vulnérabilité » entre hommes et femmes n’est démontrée.
L’Observatoire de la Mutualité Française : « La santé au travail »